En cas de fortes chaleurs et d’épisodes caniculaires, les personnes âgées et vulnérables peuvent s’inscrire sur un fichier leur permettant d’être contactées et prises en charge.

Suite aux températures très élevées de ces derniers jours, un plan canicule de niveau 3 a été lancé dans toute l’Ile de France. Il est accompagné de recommandations pour l’ensemble de la population. Parmi les mesures prises par la Mairie de Paris figure le plan Chalex (Chaleur extrême), qui concerne les personnes âgées, souvent plus isolées et vulnérables en cas de fortes chaleurs.

Le fichier Chalex

Dans le cadre du plan Canicule national, la ville de Paris a mis au point depuis 2004 une action de recensement des personnes vulnérables avec le fichier Chalex. Les personnes âgées de plus de 75 ans, isolées, en situation de handicap et/ou souffrant de problèmes de santé peuvent bénéficier gratuitement de ce service. Pour cela, la personne âgée (ou son représentant légal ou une personne de son entourage) doit appeler le 39 75 ou envoyer un bulletin d’inscription, téléchargeable sur Internet et disponible dans les centres d’action sociale et mairies d’arrondissement de la ville de Paris.

Une fois inscrites sur ce fichier, les personnes âgées sont contactées par un téléopérateur s’informant sur leur état de santé (4 appels sur 48h). Si une personne âgée se trouve en situation problématique, le téléopérateur peut transférer le dossier à une cellule de veille sanitaire (aux Transmetteurs et à la réserve solidaire de Paris) basée au SAMU de Paris. Ces derniers rappellent alors les personnes signalées pour les conseiller. Ils peuvent aussi contacter un médecin traitant, un proche ou dans les situations extrêmes déclencher une intervention du SAMU.

D’après Dominique Versini, adjointe chargée des questions relatives à la solidarité, aux familles et aux personnes âgées, 8400 personnes figurent tout au long de l’été sur le fichier Chalex. Ce service ne dispense pas pour autant de suivre les recommandations de base en cas de fortes chaleurs, à savoir boire suffisamment d’eau (1.5 L par jour), manger en quantité suffisante, maintenir sa maison au frais, se rendre dans des endroits climatisés, éviter les efforts physiques et donner régulièrement des nouvelles à ses proches.

 

Source : http://sante.lefigaro.fr/article/fichier-chalex-recenser-les-personnes-vulnerables-en-cas-de-fortes-chaleurs


À l’instar des établissements sanitaires, les Ehpad doivent assurer une sécurité optimale de la prise en charge médicamenteuse de leurs résidents. Mode d’emploi.

1 Qui est concerné ?

Le circuit du médicament fait partie intégrante du projet d’établissement. Ce processus de soins a gagné de l’importance du fait de la médicalisation des structures. La prise en charge des personnes âgées présentant un taux de dépendance plus élevé et souffrant de pathologies multiples augmente le nombre des médicaments consommés, en moyenne de quatre à cinq au total pour les plus de 75 ans.

Concrètement, le circuit du médicament englobe plusieurs phases : la prescription, la dispensation, la délivrance et la livraison, l’administration et la gestion des stocks. Chacune de ces étapes peut être source d’erreurs potentielles susceptibles de menacer la sécurité et la santé des résidents.

En outre, l’organisation du circuit du médicament fait intervenir un grand nombre d’acteurs, salariés de la structure ou libéraux, aux cultures professionnelles différentes : médecins, pharmaciens, infirmiers, aides-soignants, voire, dans certaines conditions pour ce qui est de l’aide à la prise des médicaments, tout autre personnel chargé de l’aide aux actes de la vie courante. Le médecin coordonnateur observe et intervient tout au long du circuit du médicament. Il lui revient notamment de le fédérer autour d’objectifs communs : la traçabilité des actes et la lutte contre l’iatrogénie (des troubles imprévisibles ou non prévus pouvant survenir à la suite de l’administration d’un médicament) en veillant notamment à la bonne adaptation des prescriptions de médicaments aux impératifs gériatriques.

2 Quels sont les enjeux ?

Le circuit du médicament est au cœur d’enjeux financiers et de sécurité dans les établissements. Il participe de façon prépondérante à la qualité des soins apportés aux résidents et vise aussi à lutter contre la iatrogénie médicamenteuse. Cette dernière est responsable de plus de 10 % des hospitalisations chez les sujets âgés et de près de 20 % chez les octogénaires.

Autre raison pour les directeurs d’établissements de se pencher avec intérêt sur cette question : le circuit du médicament est l’un des points audités lors du renouvellement des conventions tripartites pluriannuelles.  Enfin, cette question sera d’autant plus prioritaire pour les Ehpad si la réforme relative aux dépenses de médicaments et à leur prise en charge financière dans les forfaits soins des établissements ne disposant pas d’une PUI se concrétise.

3 Quel mode d’approvisionnement ?

La majorité des Ehpad s’approvisionnent dans des officines sur la base des prescriptions des médecins libéraux intervenant auprès des résidents. Les établissements doivent conclure avec ces pharmacies une convention afin de garantir la qualité et la sécurité de la dispensation pharmaceutique ainsi que le bon usage des médicaments. L’arrêté relatif à la convention entre un Ehpad et un ou plusieurs pharmaciens d’officine est toujours en attente.

Les établissements ont la possibilité de s’approvisionner auprès d’une Pharmacie à usage intérieur (PUI). Cette dernière peut être gérée soit en propre par l’établissement (ce qui est souvent le cas d’établissements à statut public de grande taille) ou par l’établissement de santé auquel il est rattaché. Elle peut également être partagée avec d’autres Ehpad dans le cadre d’un Groupement de coopération sanitaire (GCS). En outre, depuis le 1er janvier 2011, les PUI peuvent être gérées dans le cadre de Groupements de coopération sociaux et médico-sociaux (GCSMS).

4 Qui prépare les doses à administrer ?

Dans 60 à 70 % des cas, la Préparation des doses à administrer (PDA) est effectuée par le personnel infirmier de l’établissement. Une mission chronophage dans un contexte de pénurie budgétaire et de sous-effectif du personnel infirmier. De fait, 20 à 25 % des structures ont fait le choix de confier à une pharmacie la préparation des médicaments. Le décret relatif à la préparation des doses à administrer et l’arrêté relatif aux bonnes pratiques des doses à administrer (conditions de réalisation, de stockage, de livraison et de transport des piluliers…) sont toujours en attente de publication. Enfin, dans 10 à 15 % des Ehpad, ceux qui possèdent une PUI, la préparation des doses à administrer est assurée par le pharmacien de l’établissement

5 Qui peut administrer les traitements ?

Selon la Haute autorité de santé (HAS), le fil conducteur de la sécurisation de l’administration médicamenteuse repose sur la règle des 5 B : « administrer au Bon patient, le Bon médicament, à la Bonne dose, sur la Bonne voie, au Bon moment ». Dans les Ehpad, l’administration des médicaments fait partie des actes que l’infirmier diplômé d’État peut prendre en charge. Cette mission peut être remplie sous sa responsabilité « avec la collaboration d’aides-soignants, d’auxiliaires de puériculture ou d’aides médico-psychologiques qu’il encadre dans les limites de la qualification reconnue à ces derniers du fait de leur formation ». La loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) a précisé les conditions dans lesquelles les personnels des Ehpad pouvaient assister les résidents qui ne disposent pas d’une autonomie suffisante pour prendre seuls leur traitement prescrit par un médecin. L’aide à la prise des médicaments peut, à ce titre, être assurée par toute personne chargée de l’aide aux actes de la vie courante dès lors que, compte tenu de la nature du médicament, le mode de prise ne présente ni difficulté d’administration ni apprentissage particulier.

 

Source : http://ehpad-magazine.com/gestion-des-medicaments/


Des millions de nouvelles personnes âgées dépendantes devront être accompagnées à domicile dans les prochaines années. La valorisation du métier d’auxiliaire de vie est clé pour répondre à ce besoin.

Nous le savons tous : la population française vieillit. Les plus de 75 ans seront neuf millions dans 15 ans alors qu’ils sont six millions aujourd’hui. Nous savons aussi tous que le nombre de personnes âgées dépendantes va augmenter proportionnellement, et que leur maintien à domicile sera dans la majorité des cas la solution préférée (90% selon OpinionWay – 2012) et la moins onéreuse. Logiquement, le métier d’auxiliaire de vie et d’aide à domicile auprès des personnes âgées est celui qui va créer le plus d’emplois dans les prochaines années (160 000 créations de 2012 à 2022 selon le Rapport “Les métiers en 2022” de France Stratégie et de la DARES).

Dire que nous ne sommes pas prêts à absorber ce “choc” relève de l’euphémisme. Il suffit d’écouter les gens autour de soi pour constater qu’ils se plaignent souvent de ne pas trouver les  bonnes personnes pour s’occuper de leurs proches âgés. Les associations ou entreprises qui pourraient les y aider ne sont d’ailleurs pas spécialement à la fête. Nombre d’associations qui interviennent en milieu rural sont exsangues financièrement. Ca n’est pas non plus faire injure aux réseaux d’agences à but lucratif créés dans le sillage de la loi Borloo de 2005, que de dire qu’ils n’apportent pas encore, en termes de volume, une réponse à la hauteur des enjeux du marché qui pèse tout de même 12 milliards d’euros.

Lorsque l’on s’intéresse au quotidien des auxiliaires de vie, on comprend en réalité pourquoi nous en sommes là. Près de la moitié d’entre eux sont employés à temps partiel. Leurs rémunérations dépassent rarement le SMIC. Ils doivent généralement se déplacer plusieurs heures par jour pour aller d’un bénéficiaire à l’autre. Le manque d’autonomie dans la gestion de leur planning et le manque d’interaction avec leurs collègues leur pèsent (selon l’étude menée par Alenvi et BimBamJob). Plus grave, ils ne se sentent pas considérés. Leur métier n’est ni connu, ni reconnu. Il se situe pour beaucoup dans une zone grise entre l’infirmière et la femme de ménage, quand il n’est pas totalement assimilé à l’entretien du domicile. L’image négative de la vieillesse véhiculée par nos sociétés modernes rejaillit aussi sur le métier. Elle est parfois ressentie très durement par les auxiliaires dans le regard de leurs proches.
Face à ce constat, deux attitudes sont possibles. On peut se résigner et se dire que la plupart des gens s’occupent des personnes âgées parce qu’ils ne peuvent pas faire autre chose, que le métier restera sous-qualifié, précaire et peu considéré. On peut au contraire se dire qu’il est possible de répondre au défi des personnes âgées dépendantes en valorisant le métier d’auxiliaire de vie, un métier de passion et d’engagement.

Concrètement cela peut se traduire par une série d’objectifs :
mieux payer et développer le temps plein, d’abord. Pour attirer et motiver des personnes qualifiées et passionnées, il faut décoller les salaires du SMIC et tendre vers le temps plein pour la majorité des employés. Bien sur, c’est un défi économique. En considérant le temps de travail et le salaire comme des contraintes de départ, plutôt que comme des variables d’ajustement, on se force cependant à innover sur les autres dimensions de l’activité (organisation, relation client..) pour dégager des marges de manoeuvres financières.

Faire connaître le métier et améliorer le référencement des formations sont aussi des enjeux de taille. On parle tout de même de l’accompagnement de millions de personnes âgées et du métier qui va créer le plus d’emploi dans les prochaines années ! Les acteurs du secteur et les pouvoirs publics pourraient s’allier pour lancer des campagnes de publicité (TV, presse, radio..) qui expliquent ce métier de passion et racontent de belles histoires qui l’illustrent. Cela se fait pour les enjeux de santé publique et les grandes causes nationales, deux dénominations qui pourraient tout à fait concerner notre sujet. La diversité des formations  qui conduisent au métier d’auxiliaire de vie est une richesse mais elle brouille aussi parfois la compréhension du métier pour les bénéficiaires. Les différentes formations (certifications de niveau 5 du secteur sanitaire et social) pourraient délivrer le DEAVS, ce qui permettrait d’indiquer clairement aux bénéficiaires que 100% des auxiliaires sont titulaires de ce diplôme. Les formations ou validation d’acquis pour certaines pathologies (Alzheimer..) pourraient être présentées comme des spécialisations du DEAVS. Cela permettrait de mieux valoriser les compétences spécifiques des auxiliaires et de leur offrir des perspectives pour se former en continu.

Enfin, il faut créer un cadre de travail responsabilisant et épanouissant. A partir du moment où l’on fait le pari d’attirer des personnes qualifiées en les payant mieux et en offrant un maximum de temps plein, on peut attendre des auxiliaires qu’ils jouent un rôle actif dans la gestion de leur planning, la relation avec les bénéficiaires et le développement de l’organisation à laquelle ils appartiennent. Aux Pays-Bas, l’organisation Buurtzorg a révolutionné les soins infirmiers à domicile en organisant le travail de 8000 infirmiers via 700 équipes de quartier presque totalement auto-organisées. Une organisation basée sur la confiance, l’autonomie et la collaboration augmente le bien-être des salariés tout en réduisant les coûts d’encadrement. Les structures doivent également renforcer leur rôle d’écoute. L’accompagnement des personnes âgées est intrinsèquement difficile. Interagir au quotidien avec des personnes en état de faiblesse psychologique, se confronter à des maladies neuro dégénératives, vivre le départ de personnes avec lesquelles un lien émotionnel a été créé, sont autant d’expériences douloureuses qu’il est nécessaire de pouvoir partager avec ses collègues lors de réunions régulières. Le digital, parce qu’il permet de connecter des collègues qui ne se croisent pas souvent physiquement, a aussi un rôle fort à jouer dans ce domaine.

Tous ces objectifs peuvent paraître utopiques.  Les réponses aux enjeux vont pourtant sans doute être apportées par les organisations qui vont parier sur l’humain et démontrer que le coût de la valorisation du métier est en réalité inférieur au coût de sa sous-valorisation. On peut s’efforcer de garder un coût à l’heure très bas, une flexibilité forte grâce à une majorité de temps partiel, des coûts de formation bas, tout en en payant les conséquences au prix fort : faible motivation, absentéisme, faible rétention des employés et des bénéficiaires, coûts d’encadrement élevés… On peut également investir sur l’humain  en proposant un salaire plus élevé, une autonomie forte, des formations, de l’écoute et du soutien, et en récolter les fruits : employés motivés et fidèles, bénéficiaires accompagnés sur la durée, coûts d’encadrement plus faibles…La deuxième option doit encore être testée à grande échelle, mais le jeu n’en vaut-il pas la chandelle ?

 Source : http://www.journaldunet.com/economie/expert/65306/la-valorisation-des-auxiliaires-de-vie—une-reponse-aux-enjeux-du-vieillissement.shtml