Durée des repas, horaires, qualité nutritionnelle… L’UFC-Que Choisir a mené l’enquête sur l’alimentation dans les Ehpad.

Afin de prévenir le risque de dénutrition dans les maisons de retraite, qui concerne entre 15 et 38% des résidents, le respect des rythmes alimentaires, la qualité nutritionnelle et gustative de l’alimentation, un environnement agréabl, ainsi qu’un suivi individuel de l’état nutritionnel doivent être respectés.

Mais qu’en est-il sur le terrain alors qu’aucune des recommandations nutritionnelles existantes n’est obligatoire et aucun contrôle officiel réalisé? L’UFC Que Choisir a interrogé les résidents de 43 Ehpad et analysé les menus de 88 autres établissements, durant 20 jours, répartis dans 48 départements de France entre novembre 2014 et janvier 2015.

• Durée et horaires des repas: les résultats

Dans les maisons de retraite plus qu’ailleurs, la régularité et la durée des repas sont des points importants à ne pas négliger. Un rythme régulier prévient les troubles de la glycémie qui apparaissent avec l’âge, et un repas pris dans des délais convenables permet aux personnes en perte d’autonomie, ou confrontées à des problèmes de mastication, de manger à leur rythme.

1) Le petit déjeuner

La recommandation: 30 minutes, définie par le CNA (Conseil national de l’alimentation)

Les résultats: le petit déjeuner dure en moyenne 1h10, la recommandation est donc respectée. Mais dans certains établissements, cette plage horaire est trop longue (14% des établissements le servent pendant deux heures ou plus!), ce qui peut raccourcir l’intervalle de temps entre le petit-déjeuner et le déjeuner qui doit être de trois heures.
A noter également: bien que les repas en commun soient importants pour renforcer la convivialité, dans près de la moitié des établissements, le petit déjeuner est servi en chambre. « La charge de travail associée au service en salle à manger est sans doute en cause », précise l’UFC-Que choisir.

2) Le déjeuner

La recommandation: une heure, selon le CNA

Les résultats: la durée moyenne est d’une heure mais huit établissements ne consacrent que 30 à 45 minutes à ce repas, selon le cas. A l’inverse, dans 10 établissements le déjeuner dure au moins 1h30.

3) Le goûter

A part deux établissements, les Ehpad proposent systématiquement un goûter et respectent la recommandation d’avoir quatre repas obligatoires dans la journée. Il dure en moyenne 30 minutes« , une durée qui paraît raisonnable », selon l’UFC-Que Choisir. Cinq établissements n’y consacrent toutefois que 15 minutes.

L’horaire: la majorité des établissements servent le goûter à partir de 16 heures, mais dans un tiers des cas le goûter est servi avant 15h30, soit beaucoup trop tôt! Un des Ehpad est pointé du doigt avec un goûter à… 14h30!

4) Le dînerLa recommandation: 45 minutes minimum, selon le CNA

Les résultats: un peu plus d’une heure en moyenne, sauf pour quatre établissements qui expédient ce repas en 30 minutes. Le principal problème concerne l’heure à laquelle il est servi: 18h25 en moyenne. Bien trop tôt par rapport au goûter pour que les résidents aient faim: dans 80% des établissements, le délai entre le goûter et le dîner est inférieur à 2h30 alors qu’il devrait être de trois heures.

Autre conséquence: un dîner servi trop tôt rallonge la période de jeûne nocturne qui doit idéalement être de 12 heures maximum. Elle est en moyenne de 12h45.

L’UFC-Que Choisir note que l’intérêt sanitaire des résidents est « trop souvent sacrifié au profit de l’organisation du personnel« . Aucun des 43 Ehpad enquêtés sur les horaires des repas n’est conforme à l’ensemble des recommandations relatives aux horaires.

• La qualité nutritionnelle des repas

Si les résidents sont globalement satisfaits de la qualité du service et de leur alimentation, tout est loin d’être parfait. Dans un quart des cas, les plats ne sont pas servis à la bonne température (généralement trop froids), et lorsque le plat principal ne plaît pas à un résident, près d’un quart des Ehpad ne propose pas d’alternative.

Pas assez de viande et poissons….

Alors que l’apport en protéines est essentiel, notamment pour le maintien de la masse musculaire, « beaucoup trop d’Ehpad économisent sur la viande rouge de boucherie et le poisson, pour les remplacer par d’autres sources de protéines moins chères (volaille, porc, oeufs) », note l’UFC-Que choisir. Le poisson, non pané, se fait rare aussi: la moitié des établissements n’en propose pas assez souvent à ses résidents.

A l’inverse, les plats composés (farcis, légumes gratinés, féculents en sauce crème) sont fréquents. Moins chers, ils sont souvent très pauvres en protéines et déficitaires en nutriments de qualité. Un indice, selon UFC-Que Choisir, « de l’absence de cuisiniers dans la préparation des dîners des établissements. »

… Ni de fruits!

Si les apports en légumes sont bons, un établissement sur deux ne propose pas assez de fruits à ses résidents. L’UFC-Que choisir note que cela demanderait du personnel disponible pour aider les personnes à les éplucher… Sans doute trop onéreux!

Autre point noir de cette enquête: dans 18% des établissements, les résidents ne sont pas pesés régulièrement alors qu’il s’agit d’une mesure aussi simple à mettre en oeuvre que capitale pour détecter les premiers signes d’une dénutrition.

Retrouvez l’intégralité de cette enquête sur www.quechoisir.org

 

Source : http://www.notretemps.com/famille/dependance/alimentation-dans-les-maisons-de-retraite,i81783


Une nouvelle étude menée chez le rat rapporte des effets bénéfiques du chocolat noir sur les fonctions cognitives du cerveau vieillissant.

Le déclin des fonctions cognitives survient inéluctablement avec l’âge, mais il semble bien aggravé par les changements alimentaires et le comportement sédentaire conduisant à l’obésité et au diabète de type 2. Et il en résulterait un risque accru de maladie d’Alzheimer plus tard dans la vie.

Les phénomènes oxydatifs sont supposés jouer un rôle dans ce processus. Par ailleurs, plusieurs travaux suggèrent que certains antioxydants tels que les polyphénols du cacao peuvent exercer un effet bénéfique sur les fonctions cognitives.

Chocolat noir à 70%

Dans cette étude, les chercheurs indiens ont utilisé un modèle de rats non transgéniques développant les symptômes de la maladie d’Alzheimer, après avoir été rendus obèses et diabétiques.

Ils ont étudié les effets de la consommation de chocolat noir riche en cacao (70% de cacao) et renfermant 4% de polyphénols. Et rapportent plusieurs effets bénéfiques liés à la consommation de la «nourriture des dieux».

Mémoire spatiale améliorée

Les chercheurs constatent que les animaux ayant reçu le chocolat noir sont moins confrontés à l’hyperglycémie, mais aussi que l’activité de la cholinestérase dans l’hippocampe est inhibée, et que les performances cognitives faisant appel à la mémoire spatiale sont améliorées.

Les analyses histologiques révèlent une augmentation de la taille des cellules dans une région de l’hippocampe (CA3) avec le chocolat noir. Bref, autant d’effet potentiellement intéressant sur le cerveau vieillissant, qu’il conviendrait cependant encore de confirmer chez l’humain.

Source : https://www.foodinaction.com/chocolat-noir-bon-cerveau-vieillissant/


Une initiative financée par l’UE a fait progresser la recherche sur la base métabolique du vieillissement cérébral. Les chercheurs ont exploré les effets de l’alimentation et du vieillissement sur la santé cognitive, et travaillé au développement d’interventions pour prévenir le déclenchement de la démence et de maladies des vaisseaux du cerveau.

 

L'impact du vieillissement et de l'alimentation sur la performance cognitive

Les chercheurs du projet NUVASCOG (Nutrition and microvascular dynamics in cognitive health) ont travaillé à générer de nouvelles connaissances sur les mécanismes microvasculaires du déclin cognitif. L’hypothèse centrale était que que le déclin cognitif résultait d’une réduction de la plasticité des microvaisseaux du cerveau, suite au vieillissement, à l’alimentation ou à une maladie.

Le premier objectif du projet était de mettre à l’essai cette hypothèse. Le second consistait à identifier les voies répondant au folate qui régulent la plasticité des microvaisseaux dans le cerveau de rats jeunes ou vieux.

L’équipe s’est appuyée sur des recherches précédentes pour conduire une série d’études, combinant des systèmes expérimentaux majeurs pour évaluer le comportement animal avec la physiologie cérébrovasculaire et l’anatomie neurovasculaire. Les chercheurs ont prévu que la carence en folates et le vieillissement peuvent restreindre la circulation et la livraison d’oxygène dans le cerveau en diminuant la plasticité des microvaisseaux, réduisant la cognition.

Les chercheurs ont utilisé un modèle animal potentiel de troubles cognitifs vasculaires, nourrissant des rats jeunes ou plus âgés avec un régime normal ou à teneur réduire en folates. Chez les jeunes rats, la carence en folates a réduit le volume de sang dans le cerveau, qui a été en partie atténué par de la méthionine en complément alimentaire. Le retour à une alimentation normale en folates a inversé la réduction du volume sanguin dans le cerveau. Cette découverte correspond à l’objectif initial du projet.

Les travaux expérimentaux ont révélé que les effets du vieillissement étaient plus importants que ceux de l’alimentation: il semble diminuer la densité des microvaisseaux dans le cerveau, indépendamment de l’alimentation. D’après le second objectif du projet, NUVASCOG a identifié des voies de signalisation répondant au folate et à la méthionine, dont la signalisation vasculaire, les gènes métaboliques et inflammatoires dans le tissu cérébral.

Les jeunes rats n’ont présenté aucun trouble cognitif résultant de l’alimentation. En revanche, le vieillissement a conduit à une diminution importante des performances cognitives, par rapport aux rats plus jeunes. Comme avec les jeunes rats, aucun déficit cognitif n’a été identifié chez les rats plus âgés, dû à l’alimentation.

Les résultats du projet montrent qu’une réduction de la circulation dans le cerveau avec l’âge pourrait être la cause du déclin cognitif. Cela coïncide avec les résultats intersectionnels chez les humains adultes jeunes et âgés.

NUVASCOG a fourni des informations exploitables sur les facteurs (du mode de vie) alimentaires qui confèrent le risque de trouble cognitif et de démence chez les adultes plus âgés. En tant que tel, le travail peut progresser sur les interventions qui empêchent ou atténuent le lourd fardeau de ces conditions sur les gens et sur la société au sens plus large.

source : http://cordis.europa.eu/result/rcn/151897_fr.html

Durant tout l’été, la banque alimentaire du Gard distribue, à Nimes, des paniers de fruits et légumes frais aux personnes âgées isolées.

Dans le cadre de « l’Opération canicule 2017 » mise en place par la mairie de Nimes, la banque alimentaire du Gard distribue des paniers de fruits et légumes frais aux personnes âgées isolées.
Une liste fournie par le CCAS (Centre communal d’action sociale) de la ville.

« L’important, c’est la panier bien sûr mais aussi le contact que l’on a avec ces personnes âgées et les quelques minutes qu’on peut passer avec elles » explique Djamel un des responsables de la Banque alimentaire. »On a ainsi rencontré une personne qui n’était pas sortie de chez elle depuis trois ans« .

Ce sont des étudiants qui effectuent ces distribution à bord des camions frigorifiques de l’association. Coline et Hugo arrivent chez Marie-Gabrielle. « C’est gentil à vous » remercie la vieille dame en leur avouant avec malice « Je vais bientôt avoir 100 ans! ». Endives, pommes de terre, pommes, produits laitiers et même chocolat. Marie-Gabrielle est ravie.

Une visite qui lui permet aussi de parler « Je suis une véritable pie! » lance t-elle.
Quelques minutes plus tard Coline et Hugo quittent Marie-Gabrielle. Ils vont, durant toute la matinée, rencontrer ainsi une dizaine de personnes âgées. Une centaine d’entre elles auront reçu un panier durant le mois de juillet.

 

Source : https://www.francebleu.fr/infos/societe/la-banque-alimentaire-du-gard-distribue-des-paniers-de-fruits-et-legumes-frais-aux-personnes-agees-1499952635


Pour Samir Henni, praticien hospitalier et médecin coordonnateur, l’arrivée des objets connectés en établissement représente une chance pour les résidents et un meilleur confort de travail pour les professionnels, sous réserve de se poser les bonnes questions et de respecter la législation.

De l’actimétrie développée par Legrand à la vidéosurveillance, l’arrivée des nouvelles technologies en Ehpad ne récolte pas que des salves d’applaudissements. De nombreux gestionnaires et professionnels s’interrogent sur le consentement des résidents et sur la place laissée aux soignants.

De quoi y consacrer deux interventions à Nantes fin mars lors de la sixième Journée de management et de coordination organisée par l’Association gérontologique de recherche et d’enseignement en Ehpad (Agree).

L’une avait trait aux robots et au questionnement éthique qui en découle, et l’autre, aux objets connectés.

Samir Henni, praticien hospitalier (au CHU d’Angers) et médecin coordonnateur, a fait le même constat que son confrère Gaël Durel. « Que vont apporter les objets connectés? On est au niveau zéro, donc on a le choix de ne rien faire et de les laisser entrer sans cadre ou alors de s’en emparer », a-t-il souligné.

Ce praticien les connaît bien puisqu’il développe des appareils de mesure de tension artérielle avec l’école d’ingénieurs angevine Istia (dans le cadre du protocole Dyvaa) et utilise des capteurs développés par Apple et Décathlon.

Les définissant comme « interactifs, transformateurs d’objets physiques traditionnels en objets intelligents » et « producteurs de données », il a mis l’accent sur « la finalité » de ces objets connectés. « Comment vont-ils aider la personne âgée, lever l’isolement ? »

Une « commission d’admission » avec trois questions

Pour lui, ces objets devraient, pour entrer en Ehpad, passer par « une commission d’admission » la plus large possible, intégrant jusqu’aux cuisiniers et services techniques car « tous ces acteurs doivent penser ensemble leur arrivée. »

Il entrevoit trois questions à se poser avant de valider une admission:

•Quels bénéfices pour les résidents ?

Le praticien distingue deux situations :

Soit l’objet doit faire ce que l’Ehpad ne sait pas faire, comme la détection de situations à risque avec la télésurveillance et la détection d’errances: « Au-delà de l’alerte, l’intérêt est de se demander comment traiter la quantité d’informations pour que les équipes puissent mieux accompagner les résidents », commente Samir Henni.

Soit l’objet doit permettre une action que la structure fait déjà, mais « mieux », c’est-à-dire, « de façon régulière et non invasive ». Exemple avec le projet Dyvaa, qui suit les effets secondaires de thérapeutiques contre le cancer. Une « box » relie plusieurs objets connectés dont toutes les informations sont envoyées sur un site internet sécurisé.

Rassurant sur le papier mais, dans les faits, Samir Henni suit… 65 patients en Ehpad et à domicile, et reçoit chaque matin autant d’e-mails indiquant leur tension artérielle, ce qui pose la question du temps de traitement. « Clairement, on n’avait pas anticipé [une telle masse de données] » car le système n’a pas été paramétré pour ne signaler que les anomalies.

Autre conséquence, ce système rend le médecin « responsable 24 heures sur 24 du suivi de ses patients connectés », souligne Samir Henni, précisant qu’en cas d’alerte, il « appelle le médecin traitant » du résident afin de limiter sa responsabilité.

•L’objet est-il éthiquement acceptable ?

Pour répondre à cela, il est nécessaire selon le praticien de « cadrer les expérimentations », notamment via la loi Jardé 2017 (voir encadré), qui définit « des strates pour recueillir le consentement des résidents » et « décrit des interprétations d’opposition, avec la personne de confiance et le tuteur ». Le texte « établit clairement qu’en cas de refus, le résident ne participe pas ».

•Existe-t-il des preuves scientifiques sur l’utilité d’objets connectés en Ehpad ?

Là, c’est moins gagné. Sur les plus de 41.000 revues scientifiques indexées sur le site internet Medline, Samir Henni n’a trouvé que 6 références impliquant des résidents en établissement, et la plupart de ces études ont été réalisées à l’étranger, « preuve [que la France] laisse ce terrain à d’autres acteurs », a-t-il commenté.

En conclusion, il estime que les objets connectés sont « bénéfiques, sous réserve de la protection juridique des résidents et de la nécessaire évaluation en Ehpad. Ils doivent avoir un réel intérêt, le principal étant de créer de la prédiction ». Et de rappeler: « On est sur de l’expérimentation liée à la santé, qui doit répondre à un cadre réglementaire strict ».

Repères réglementaires

La loi Jardé porte sur les recherches impliquant la personne humaine. Elle est la transposition d’une directive européenne et facilite les expérimentations avec les objets connectés. Son décret d’application a été publié en novembre 2016. Elle définit trois types de situations: la recherche-intervention, la recherche-intervention à risques et contraintes minimes et la recherche non interventionnelle.
Samir Henni explique: « A chaque fois qu’il existe une situation d’expérimentation d’un objet connecté », une réponse réglementaire est apportée par cette loi. Concernant ces expérimentations, il observe qu’on doit « par défaut », au minimum, considérer les recherches en Ehpad « en niveau 2 » (recherche-intervention à risques et contraintes minimes), « ce qui protège le plus le résident ».

•Il cite aussi le rapport de Pierre Simon et Dominique Acker, qui a permis de clarifier les différences entre télésurveillance, téléconsultation et téléexpertise.

•Enfin, un récent rapport (janvier 2017) adressé à la Commission européenne produit des recommandations concernant les règles de droit civil sur la robotique.

Claire Beziau
Journaliste
claire.beziau@gerontonews.com

Source : http://www.gerontonews.com/story.php?story=CZ9OP0BPO


Comment ralentir le vieillissement ? Pour des chercheurs, qui ont passé en revue des dizaines d’études, la réponse se trouve assurément au coeur du métabolisme cellulaire.

On entend tout et son contraire sur le vieillissement. Des bienfaits d’un fruit aux méfaits du manque de sommeil, les études sont nombreuses et souvent peu éclairantes sur l’attitude à adopter pour combattre le vieillissement. Comment avoir un début de réponse sérieuse ? Pour démêler le vrai du faux, des chercheurs ont passé à la loupe des dizaines d’études sur le sujet, souvent récentes. Un travail de titan, qui revient sur certaines pistes solides ou à creuser. Leur méticuleuse analyse est publiée le 10 août dans la revue Cell.

Mêlant biochimie, génétique ou encore métabolisme, leurs résultats semblent à première vue abscons. Mais à y regarder de plus près, l’étude liste certains facteurs responsables de l’âge et sur lesquels nous pouvons agir au quotidien.

Quand la machinerie cellulaire fatigue

Quand on parle de vieillissement, on pense souvent aux rides, au corps fatigué… Mais l’origine du vieillissement se trouve surtout au cœur de la cellule. Pour fonctionner correctement, la machinerie cellulaire va avoir besoin de se nourrir, d’éliminer ses déchets ou encore de respirer. C’est le métabolisme. Sauf qu’avec le temps, les erreurs, comme les mutations par exemple, s’additionnent et la cellule n’est plus capable de les réparer ou de les compenser. L’horloge métabolique est en marche. Le vieillissement progresse.

Au fil de leurs lectures, les chercheurs ont identifié les marques cellulaires principales entrant en jeu dans le vieillissement. Dérégulation cellulaire de la reconnaissance des nutriments, dysfonctionnement mitochondrial, instabilité du génome ou encore déséquilibre entre synthèse et dégradation des protéines : ces mécanismes biochimiques nous renseignent finalement sur les pratiques à adopter. Elles résument les mécanismes du métabolisme cellulaire impliqués dans le vieillissement.

Pour être jeune, surveillez votre alimentation

Fort heureusement, le mode de vie peut tout de même avoir son influence, du moins partiellement, sur le déréglement cellulaire. Sans surprise, l’alimentation est la première voie d’amélioration pour ralentir le processus de l’âge. Les auteurs précisent ainsi que le régime méditerranéen serait idéal : peu de viande et de sucres rapides, mais beaucoup de légumes, de fruits et de céréales complètes. Le tout arrosé d’huile d’olive.

Par ailleurs, l’étude évoque les bienfaits de la « restriction calorique« . « C’est la seule intervention, connue jusqu’alors, qui peut prolonger la longévité chez toutes les espèces, de la levure aux primates« , précise-t-elle. Sans être en restriction calorique, il faudrait donc ne pas manger en quantité excessive. Réduire les apports caloriques favoriserait ainsi la réparation cellulaire et les fonctions immunitaires.

Notre mode de vie occidental en question

Toujours du côté de notre alimentation, les lectures des scientifiques concluent sur les bienfaits d’une restriction de l’apport protéique animal. Moins de viande donc, mais plus de protéines végétales. Plus étonnant : certaines preuves indiquent que jeûner plusieurs heures par jour, pourrait également retarder le vieillissement. Globalement, pour ralentir les effets du temps, la malbouffe est à écarter, en particulier lorsqu’elle est riche en graisses polyinsaturées et en additifs.

Autre piste pour conserver sa jeunesse : l’exercice physique bien sûr ! L’activité sportive doit être régulière tout au long de la vie, et adaptée à ses facultés physiques.

A travers ces conclusions sur le vieillissement, les chercheurs veulent mettre en garde contre le « mode de vie occidental ». Si l’espérance de vie a considérablement augmenté depuis 150 ans, grâce à la lutte contre les maladies infectieuses, notre mode de vie pourrait aujourd’hui réduire à néant tous ces efforts. L’étude en profite ainsi pour plaider en faveur d’une politique de santé publique ciblée sur ce mode de vie et d’une « médecine préventive ultime ».

Source : Metabolic Control of Longevity. C. Lopez-Otin et al. Cell, août 2016. DOI: http://dx.doi.org/10.1016/j.cell.2016.07.031


Le rétrécissement cérébral reste inéluctable avec l’âge, mais une équipe britannique a découvert que maintenir une activité physique limitait le phénomène chez les plus de 70 ans. Les activités à caractère social et la lecture n’ont par contre eu aucun effet constaté.

Un jogging contre les mots croisés : le plus efficace pour maintenir une bonne santé cérébrale chez les personnes âgées n’est pas forcément celui que l’on croit. D’après une équipe de chercheurs de l’université d’Édimbourg, l’exercice physique est un rempart efficace contre le vieillissement du cerveau chez les plus de 70 ans. Par contre les activités sociales et qui semblent plus stimulantes sur le plan intellectuel n’ont pas eu d’effet positif constaté.

Au cours de l’étude dévoilée, quelque 700 personnes ont été suivies pendant trois ans et leurs cerveaux scrutés par des psychologues et des experts en neuro-imagerie. Le rétrécissement du cerveau était tout particulièrement surveillé ainsi que les matières blanches et grises. Ces travaux ont été publiés le 22 octobre dans la revue Neurology et ont conduit à des résultats étonnants.

Ce n’est plus un secret : le rétrécissement du cerveau provoque des troubles de mémoire et de la pensée. Or, au cours de l’étude, les observations ont montré que ce phénomène est bien moins marqué chez les séniors qui font régulièrement de l’exercice. Leur matière blanche, liée à la transmission des messages dans le cerveau, présente ainsi moins de lésions. Enfin, selon les résultats, ce même groupe possède également davantage de matière grise que les autres.

Les personnes qui participent à des activités sociales ou qui lisent beaucoup ont également été recensées. Mais à l’inverse, ce groupe n’a pas montré d’état de santé cérébrale statistiquement meilleure que la moyenne. Ceci suggère ainsi que le sport serait un meilleur moyen de prévenir le vieillissement cérébral comparé aux activités plus intellectuelles.

Un pas vers des programmes sur mesure ?

« Nos recherches suggèrent que pour maintenir sa santé cérébrale, les activités physiques seraient plus efficaces que des activités plus sédentaires, commente Alan Gow de l’université d’Edinbourg. Nous sommes enthousiastes pour ces nouvelles étapes de nos travaux tandis que nous cherchons à comprendre ce qui est à la base de ce phénomène. Toujours est-il qu’augmenter l’activité physique, même pour une courte marche chaque jour, doit être encouragé. »

« Ces travaux fournissent des éléments décisifs sur ce qui influe sur le vieillissement du cerveau et comment nous pourrions lutter contre le déclin mental, s’enthousiasme pour sa part James Goodwin, chef du département recherche de l’association Age UK qui finance l’étude. Si nous pouvions établir définitivement que le sport apporte une protection contre cette dégénérescence, cela ouvrirait la porte à des programmes physiques faits sur mesure pour les gens tandis qu’ils vieillissent. »

Source : http://www.maxisciences.com/sport/le-sport-est-meilleur-que-la-lecture-pour-le-cerveau-des-seniors_art27208.html


La sarcopénie est un phénomène multifactoriel complexe. Liée au vieillissement et favorisée par une activité physique réduite et une malnutrition, elle peut affecter la qualité de vie et augmenter les fragilités. Or, des apports nutritionnels adaptés et une activité physique régulière peuvent prévenir la fonte musculaire.

Dès 50 ans

Sur un plan physiologique, on sait qu’à partir de 50 ans un être humain perd entre 1 et 2% de masse musculaire et entre 1,5 et 3% de force musculaire. Ce processus lent et progressif peut entraîner des complications au long cours (augmentation du risque de chutes, perte d’autonomie, fragilités, etc.) s’il n’est pas pris en compte. Or, il apparaît que la modification de certains facteurs environnementaux peut aider à prévenir ou retarder le développement de la sarcopénie.

La pratique régulière d’une activité physique en est un et l’alimentation adaptée en est un autre notamment via l’apport ciblé de protéines de haute qualité et d’antioxydants.

Impact d’un complément nutritionnel sur la masse musculaire

Une étude observationnelle visant à évaluer l’impact d’un complément alimentaire à base de protéines (10g), de créatine (3g) de leucine (2g), d’extrait de grenade et de vitamine D (5 µg) sur la masse musculaire de personnes âgées en maison de retraite montre qu’il est possible d’influencer favorablement la perte de masse via une alimentation ciblée associée à de l’exercice physique.

Conduite de façon randomisée sur 34 sujets de 84,18 ans d’âge moyen pendant 2 mois contre un groupe contrôle (effectuant seulement de l’exercice physique) et basée sur des prélèvements sanguins visant à analyser plusieurs paramètres biologiques, l’étude a montré des effets positifs dans le groupe bénéficiant du complément nutritionnel en plus de l’exercice.

Une diminution du poids (-0,9kg), une diminution de l’IMC (-0,29), une augmentation légère de la masse grasse (+ 0,59%) et une augmentation de l’épaisseur musculaire (+ 3,67mm). Ces résultats montrent donc l’obtention d’une meilleure fonctionnalité des muscles.

Etude menée par le Dr A. Ardizzi, Italie (endocrinologue, diabétologue, nutritionniste) en collaboration avec Procell

 

Source : https://www.foodinaction.com/apports-nutritionnels-sarcopenie/


Selon une étude de l’Université d’Arizona, s’il existe de nombreuses raisons de maintenir un BMI (IMC) dans des intervalles sains, on peut désormais en ajouter une nouvelle: c’est bon pour le cerveau! Avoir un BMI trop élevé pourrait en effet aggraver le déclin cognitif chez la personne âgée.

BMI et inflammation

Plus le BMI est élevé, plus l’inflammation augmente, commente Kyle Bourassa, principal auteur de cette étude publiée dans le journal Brain, Behavior and Immunity. Des études antérieures ont déjà démontré que l’inflammation, particulièrement dans le cerveau, peut altérer son fonctionnement et de nombreux aspects cognitifs. C’est également établi pour l’excès de poids, mais la connexion entre les deux n’était pas encore avérée.

Dans cette étude, Bourassa et son équipe ont suivi pendant près de 6 ans, deux groupes (un de 9.000 individu, l’autre de 12.500) de Britanniques de plus de 50 ans. Ils disposaient du BMI des participants, ainsi que du statut inflammatoire et cognitif. Les deux groupes ne différaient pas significativement pour l’ensemble des critères.

Une corrélation avec le BMI

Les résultats indiquent que plus le BMI au premier contrôle de l’étude était élevé, plus grands étaient les niveaux de CRP (protéine C-réactive, un marqueur de l’inflammation systémique) au cours des 4 années suivantes. Et les changements des taux de CRP au cours de ces 4 années sont prédictifs d’une modification de la cognition, six ans après le démarrage de l’étude. En d’autres mots, le déclin cognitif de la personne âgée est déterminé par son poids, lui-même associé au taux d’inflammation systémique.

Les auteurs précisent toutefois qu’ils montrent ici une corrélation et non un lien causal. Pour démontrer un lien de cause à effet, il faudrait mettre en place des études expérimentales mesurant l’impact de la perte de poids et de la réduction de l’inflammation, sur une amélioration potentielle de la cognition. Affaire à suivre.

Source : https://www.foodinaction.com/le-bmi-un-marqueur-du-declin-cognitif/